Vendredi 21 janvier 2011 à 23:12

Aujourd'hui, j'ai appris à devenir une professionnelle de la santé plutôt qu'une spectatrice. Je suis devenue, un peu, actrice de mes études. Il aura fallu un discours de monsieur D. pour comprendre que c'est pas des conneries. Que chaque étape de ces fichues études sera une épreuve, dont on ressortira grandis : notre premier face à face seuls avec un patient, nos premiers diagnostics... Qu'on aura des vies entre les mains, que les patients seront  le plus souvent, désagréables, chiants, moches, gros, crasseux. On sera face à des gens dont l'état se dégrade, face à qui on se sent nuls, incompétents, impuissants. Et là, il ne faudra pas tourner le dos, ni retenir notre souffle. Il faudra être des professionnels. Merci monsieur D.

Jeudi 20 janvier 2011 à 23:33


Ces études, on les choisit par passion, par vocation, par choix, par pressions extérieures. Je crois que je les ai choisies un peu comme ça, à la suite d'une révolte contre les lacunes de la médecine, contre la maladie, contre la mort. Et puis, on fait nos premiers pas dans les bâtiments pour arriver en P1 (désormais PAES), lâchés dans la fosse aux lions où se déroule un combat digne d'un combat de gladiateurs. On est tous là, face à face, en sachant que notre voisin ne sera pas pris, ou alors qu'on restera sur le tapis. Et puis alors, on se bat. Face aux autres, mais surtout face à nous même. On veut réussir, pour ne pas recommencer une deuxième fois cette année sans oxygène. C'est une endurance d'apnée, sans sorties hors de l'eau, à gober comme des poissons des lignes et des lignes de cours. A apprendre une deuxième langue : le langage médical. On s'en sort, grandi ou délabré. Je crois que j'ai réussi le premier choix, en réussissant du premier coup. Il paraît, que c'est pire après, alors ça fout un peu la trouille. On vit puissance mille, en attendant...

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